Avis
d'expert
Interview de Gérard SEBAOUN, ancien député et médecin du travail
Gérard SEBAOUN
Ancien député et médecin du travail
Dans un premier temps, pourriez-vous vous présenter ?
Médecin du travail et cardiologue de formation, j'ai été élu député de 2012 à 2017, après une expérience d'élu local, membre de la commission des affaires sociales et Président du groupe d'étude santé au travail et pénibilité.
J'ai beaucoup travaillé sur la partie pénibilité de la loi Retraites de 2013 et fut rapporteur de la loi santé en deuxième lecture en 2015.
En 2017, je fus également rapporteur de la mission sur l'épuisement professionnel.
"La QVT est une chose trop sérieuse pour la confier à des « happy managers ».
Elle a un maître mot la confiance et l’attention portée à l’expertise des salariés concernés."
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L’avancement de la visite de pré-reprise peut permettre un retour anticipé et peut-être limiter le risque d’une désinsertion professionnelle. Les autres articles visant à une reprise mieux encadrée vont dans le bon sens.
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La visite de mi-carrière n’a d’intérêt que d’obliger les services en retard très majoritaires de l’organiser et donc peut-être en la cumulant avec la visite périodique non réalisée d’améliorer le suivi des salariés
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La visite post exposition est utile
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La téléconsultation peut améliorer le suivi des salariés notamment depuis le développement du télétravail. Elle ne s’applique pas à tous les métiers.
Le médecin du travail a pour mission de suivre un ensemble de salariés collectivement et individuellement mais rarement les moyens (et parfois l’appétence) d’intervenir en amont d’une situation dégradée génératrice de RPS. Il existe souvent des cellules dites RPS certes utiles mais qui n’abordent pas toujours les causes, et je redis là l’importance de l’organisation. Le médecin doit s’impliquer autant que nécessaire et ne pas se contenter de constater, il doit accompagner.
L’intérêt de la démarche et pour l’outil développé et son évolution. J’ajoute la qualité des intervenants d’Anamnèse très à l’écoute des remarques de l’ensemble des collègues du comité, le tout dans une ambiance à la fois amicale et studieuse.
Devant le très faible nombre de dossiers instruits en augmentation cependant (voir derniers chiffres dans bilan de la branche AT-MP), la déclaration en accident du travail a été facilitée depuis quelques années, à hauteur de 10 000 / an (voir chiffre le plus récent).
A confronter aux dizaines voire centaines de milliers de situations avérées d’épuisement professionnel et à leurs conséquences psychiques.
Comment insérer la lutte contre le Burn out dans une politique plus ambitieuse de qualité de vie au travail ?
Par la vigilance et la critique éventuelle des organisations mises en place, la connaissance de leurs impacts qui passe par le partage en amont d’informations avec les récipiendaires à savoir les salariés concernés.
Tous les outils permettant le ciblage le plus précoce possible des entités à risque sont les bienvenus à la main des directions RH en lien avec la direction générale et des services de santé au travail.
La QVT est une chose trop sérieuse pour la confier à des « happy managers ». Elle a un maître mot la confiance et l’attention portée à l’expertise des salariés concernés.
La formation et l’implication du management et des managers est l’une des clés de la réussite.
Pensez-vous que le digital peut être un atout dans la prévention des risques psychosociaux ?
Il appartient ensuite à l’entreprise au travers de tous les acteurs impliqués (dont les SST), de ne pas se satisfaire d’une communication en quadrichromie sur « le bien être » mais de mettre en œuvre toutes les actions pour réduire le mal être au travail.
Cela implique le plus souvent de questionner les organisations, ce qui, au moins dans la culture française, ne va pas de soi. Une avancée législative intéressante serait de l’inscrire au titre des négociations obligatoires.